Un célèbre médecin et alchimiste suisse du XVIème siècle, Paracelse, disait à juste titre « Toute substance est à la fois poison et médicament ; tout dépend de la dose administrée ». Se faire piquer par une abeille n’a jamais rien d’agréable.
Bien au contraire, celle-ci est souvent accompagnée de douleurs et de démangeaisons. Il n’en reste pas moins que les bienfaits du venin d’abeille sont nombreux. En effet, ses vertus ont largement été démontrées par des études reconnues, devenant par là même, une médecine alternative à part entière. Focus.
Qu’est-ce que le venin d’abeille ?
Le venin est une substance sécrétée par les abeilles via leur appareil venimeux. Celui-ci est constitué d’un aiguillon piqueur ; plus communément connu sous le nom de Dard ; et de glandes à venin. Celles-ci ont un double usage. En effet, ces glandes ont pour fonction première un rôle de ponte, mais lorsque les abeilles se sentent en danger, l’aiguillon perd sa fonction reproductrice pour jouer un rôle de défense. Il existe 2 types de glandes venimeuses :
- La glande acide : Celle-ci est la plus grosse et la plus venimeuse des deux.
- La glande olfactive : celle-ci est également appelée « glande de Dufour », ou encore « glande alcaline ». Elle sécrète une substance basique, sans toxicité particulière.
Le venin est donc essentiellement le fruit d’une seule glande, la glande acide, qui va être accompagnée des sécrétions de la glande alcaline pour lubrifier le bon fonctionnement de l’aiguillon.
La récolte du venin d’abeille ?
Comment récoltons-nous donc ce venin ? Il existe en effet plusieurs techniques de prélèvement de cette fameuse substance. L’objectif de cet article étant d’aborder la thérapie au venin d’abeille en surface, cette liste sera de ce fait non exhaustive, eu égard aux nombreux procédés existants. En voici quelques-uns que nous avons répertoriés :
- Les méthodes par piqûres dites « directes »
- Méthode « Pedro » : Il s’agit ici d’une façon simple pour le thérapeute de récupérer le venin en prenant par la main, ou par une pince, une abeille vivante, en l’appliquant directement à l’endroit du corps. Cette méthode porte le nom de Pedro Perez Gomez, qui a remarqué que les abeilles arrivaient à trouver seules les points d’acupunctures, lieu des nœuds énergétiques.
- Méthode « Hirofumi » : Elle consiste à arracher l’aiguillon (le dard) d’une abeille et de piquer directement et rapidement une trentaine de fois, à différents endroits du corps (visage, pieds, etc.). C’est une méthode taiwanaise et japonaise utilisés particulièrement par les thérapeutes d’Amérique du sud.
- Les méthodes par piqûres dites « indirectes »
- Méthode par « stimulation électrique » : Un treillis électrique sera alors utilisé et placé sur la planche à envol de la ruche. Cela provoque l’irritation des abeilles qui vont piquer à ce même endroit sans perdre leur aiguillon. Elles sécrèteront donc le venin qui restera sur le treillis.
- Méthodes des « abeilles mortes » : Il s’agit de se frotter l’endroit douloureux du corps avec une abeille morte. Cette méthode est née d’un agriculteur chilien qui, sans autre moyen de guérison d’une douleur au genou et d’une allergie au venin, se frottait le genou, à l’aide d’abeilles morte chaque jour. Trois mois plus tard, son allergie avait disparue, au même titre que ses douleurs.
Sa composition chimique ?
Le venin est composé de substances pharmacologiques, biochimiques, et allergéniques, tout cela additionné à des enzymes et autres protéines. Il est en outre un mélange très complexe d’eau (85%), de résidus secs (12%), et de composés volatiles (Huiles essentielles : H.E à 3%).
Les propriétés thérapeutiques du Venin ?
Cette forte présence d’H.E nous démontre la forte capacité thérapeutique du venin frais. Ce pourcentage d’H.E contient 60% d’éthers, qui ont des propriétés antispasmodiques, calmantes, et rééquilibrantes du système nerveux. Le venin a pour effet de soulager diverses maladies. Il traite entre autre les pathologies rhumatoïdes, les lombalgies et permet à la manière d’un vaccin, de désensibilisation au venin.
L’apipuncture ?
Il existe des procédés divers pour soigner au venin d’abeille. Nous allons aborder 3 techniques spécifiques :
- Les micro-piqûres : Le dard est récupéré (arraché) avec ses glandes à l’aide d’une pince, servant d’aiguille d’acupuncture dans une action de ventousothérapie. La quantité du venin variera entre 1 et 5 microgrammes.
- Les mini-piqûres : L’abeille est dans ce cas vivante. Le thérapeute, à l’aide d’une pince aiguillera l’abeille sur des points précis, veillant à laisser agir l’abeille au contact de la peau par son mécanisme de défense. Il faut veiller ici à ne pas compresser les glandes pour ne pas vider complètement le venin. La quantité du venin variera entre 20 et 40 microgrammes.
- Les piqûres entières : Le dard de l’abeille vivante, à l’aide d’une pince, sera laissé plusieurs minutes au même endroit. Au bout d’une minute, la quantité du venin déposé oscillera autour de 150 microgrammes.
Le venin d’abeille et les maladies ?
Nous nous arrêterons à deux maladies connues, bien que les pathologies soignées par venin soient nombreuses.
- Le rhumatisme : Il existe bon nombre de maladies rhumatoïdes. La plus connue parmi elles : l’arthrose. Celle-ci est une maladie inflammatoire des articulations. Les causes de cette dégénération articulatoire sont multiples. On retrouve notamment le déficit circulatoire dans l’articulation. Ce déficit pourra être comblé par une thérapie au venin par apipuncture, qui va réactiver l’efficacité du système immunitaire et relancer la circulation en créant une phase inflammatoire aigüe.
- La sclérose en plaque : Elle est une maladie auto-immune qui atteint le système nerveux central, plus particulièrement la perte du manchon protecteur des fibres nerveuses. Elle se caractérise par des lésions nerveuses et avance par poussées périodiques. Elle provoque des affections moteurs ; des paralysies multiples plus particulièrement, au niveau spasmodique ou de la marche. Le procédé d’apipuncture par abeilles vivantes à venin très souvent à haute dose au moyen d’injections intramusculaires, va créer un effet inflammatoire local, et soulager tout ou partie des symptômes existants.
D’autres produits de la ruche pourront compléter ce traitement comme le pollen ou la gelée royale.